La carence affective est destructrice
L’éthologie (la science du comportement) distingue deux profils psychologiques et comportementaux primaires du bébé humain : le bébé atone et le bébé séducteur. Le premier est apathique et inexpressif ne recherche pas le lien avec autrui et ne s’efforce pas à attirer les autres autour de lui. Le second est actif, affectueux, souriant et mobilise tous les moyens de l’expression corporelle et verbale pour séduire autrui et l’amener à lui accorder de l’intérêt. Les adultes ont tendance souvent à ignorer le premier et à interagir positivement avec le deuxième. Ce dernier se développe ainsi dans une serre affective et sensorielle riche et positive qui nourrit son désir de vivre et de s’accomplir dans la joie que procure le sentiment de la haute estime de soi. Le bébé atone, quant à lui, interprète l’attitude des grandes personnes à la maison, à l’école et dans la rue comme une désapprobation à la fois indifférente et méprisante qui l’installe durablement dans l’idée qu’il n’est pas aimable et que tout ce qu’il entreprend n’est pas de nature à plaire aux autres. Ce bébé réagit en devenant encore plus apathique et se replie davantage sur lui-même et se condamne, ce faisant, à ce que les spécialistes appellent « la carence affective » dont certaines formes critiques peuvent être fatales. Il s’ensuit qu’une attention particulièrement vive et vigilante est nécessaire de la part des adultes notamment en milieu scolaire pour créer autour de ce type de bébé un environnement sensoriel et affectif riche en stimulations verbales, psychomotrices, sensitives et tactiles qui vont lui apporter les nourritures affectives susceptibles de réanimer son désir du lien et de redynamiser sa recherche de l’interaction transactionnelle indispensable à la restauration de son appétence pour la vie.