Redonner au sport sa dignité par les mathématiques et l’art
Le Groupe ELBILIA-Léon l’Africain redonne au sport sa dignité de science et de modèle culturel et civilisationnel.
Le sport c’est sérieux ; ce n’est ni un jeu ni une distraction. Le sport en effet est une école d’humanité et surtout de civilisation. Il est l’un des premiers modèles où les hommes ont appris à concevoir et à pratiquer le processus technique de l’appareillage du corps par l’intelligence et la technologie. Appareiller c’est transformer par l’usage de la culture et de la technique un élément naturel pour le discipliner ou augmenter sa puissance et ce dans la finalité de doter l’individu ou la collectivité des moyens nécessaires à la vie bonne.
Cet usage a rendu possible la condition même de toute la culture humaine : la transformation d’une donnée naturelle en un objet à élaborer par la culture, le savoir et la science. Dans cette pratique s’exprime, en somme, la volonté de l’individu de s’apprivoiser et d’apprivoiser le monde pour s’approprier les forces en soi et à l’extérieur de soi en s’appliquant les méthodes diverses de la mobilisation, de la captation, de la canalisation et de l’amplification.
Par son histoire, sa logique interne et ses modalités opératoires, le sport est essentiellement une théorie appliquée aux objets mathématiques des mobiles et des forces. Autrement dit, le sport est un sujet essentiellement mathématique. C’est cela que nous voulons faire redécouvrir et faire vivre à nos élèves en réinventant une ingénierie pédagogique inédite qui aborde le sport comme un savoir et un fait culturel global. Il est question pour nous d’utiliser le principe de l’interdisciplinarité des savoirs pour exploiter le sport comme champ d’application de toutes les autres disciplines enseignées.
Il importe de rappeler que le sport, depuis la Grèce antique, a été l’un des domaines où cette technique a été pensée comme une manière permettant d’habiter humainement le monde. La Grèce a très tôt compris que tout sport humain implique le corps comme un mobile dans une étendue géométrique et renvoie, de ce fait, à une dynamique des trajectoires et des lignes. Tout sport fait appel à la théorie des limites car un jeu n’a de sens que s’il s’intègre dans une surface qui le rend possible et lui permet de fonctionner selon des lois. La limite imposée par les normes et l’espace rend possible un nombre incalculable de combinaison et une infinité de probabilités. Elle offre surtout par cette particularité d’étendue géométrique limitée une occasion au mobile qu’est le corps de travailler sur les résistances et les obstacles pour penser les meilleures démarches pour les gérer dans la finalité de les dépasser par l’effort intelligent qui fait de la pensée et de l’esprit le moteur du geste corporel étudié pour atteindre le niveau optimal de l’efficience humaine.
Ce retour aux sources du sport comme enjeu civilisationnel permet à nos élèves de l’école primaire du LFLA de prendre la distance critique avec le monde actuel où le sport est devenu un spectacle que l’on consomme assis dans un fauteuil ou étendu sur un sofa et que l’on conçoit comme un banal divertissement. Notre le rôle d’éducateurs nous dicte la responsabilité de corriger cette erreur dans l’esprit et la pratique des générations montantes. Nous nous devons de leur enseigner que le sport est une école d’humanité où il s’agit de construire une santé physique et morale. Dans cette pratique humaine où le corps et ses énergies naturelles constituent la matière première et le point de départ ; il importe de faire enseigner et de faire comprendre que la pratique sportive est une démarche savante qui nous instruit en nous montrant comment mobiliser notre naturalité première dans ce qu’elle a de brute et de primaire pour la civiliser par la pensée et lui imprimer des valeurs qui l’orientent vers une idéal supérieur.